Rires et douceurs à l’hôpital

4 semaines aujourd’hui que je suis à l’hôpital… hier toutes les perfusions ont été retirées, j’ai pu sortir de la chambre pour la première fois, plus reliée à ce fil de 4 mètres qui me permettait juste d’atteindre la douche, le vélo et regarder par la fenêtre.

J’espère sortir bientôt et que cette longue hospitalisation sera la dernière. Même si les internes, infirmières et aides soignantes sont adorables, et même si quelque fois on a bien ri !

Les malheurs de Sophie

J’ai toujours été plutôt maladroite et tête en l’air. Il m’est arrivée depuis l’enfance pas mal de situations cocasses : j’ai redescendu une partie d’un télésiège pendue par un bâton de ski, je me suis prise un poteau dans la rue, un pot de fleur est tombé dans ma voiture décapotable, etc… Evidemment, cette petite malédiction m’a suivie au cours de mes 3 hospitalisations :

  • j’ai failli mettre le feu avec une résistance apportée pour me faire du thé quand j’étais à René Huguenin. Juste oublié qu’elle était encore branchée quand j’ai re-appuyé sur l’interrupteur de la prise multiple quelques temps après. C’était 5 mn avant la grande visite du jeudi. Grosse fumée dans la chambre : je les ai obligés à ouvrir la fenêtre… hi, hi, hi. Je me suis aussi fait une réputation à l’étage : surveiller cette patiente !
  • nos lits montent et descendent pour permettre aux infirmières de faire les soins. Le mien est resté bloqué en haut pendant 3 heures environ. Personne n’arrivait à le faire descendre. Il fallait demander à quelqu’un de m’aider à sauter si besoin d’aller dans la salle de bain.
  • à l’AP-HP, nous sommes des cas d’école pour nombre d’étudiants et stagiaires qui viennent faire leur expérience avec leur prof spécialiste : ce fut notamment le cas quand le dermatologue est venu inspecter mon rash cutané. A ma droite, le médecin dermatologue, à ma gauche sa stagiaire. Il lui pose plein de questions sur l’examen clinique à faire. A un moment donné la stagiaire me dit : « tirez la langue et dites A » et le dermatologue de corriger à ma droite « non, on ne demande pas les 2 en même temps « . Je pars d’un énorme éclat de rire : « je fais quoi alors ??? »
  • un soir, après une transfusion sanguine qui avait déjà mis 2 heures à passer, la lumière du néon au dessus de ma tête est restée bloquée. L’équipe de nuit pas plus que moi n’arrivons l’éteindre : j’ai essayé de dormir avec un bandeau de fortune sur les yeux qui glissait tout le temps, je ne pouvais pas bien respirer. Nuit infernale.

Massage en chambre protégée

Je ne remercierai jamais assez cette association CEW qui envoie des esthéticiennes dans les hôpitaux pour nous apporter du bien-être. C’est à René Huguenin que j’ai fait la connaissance de Corinne, entrée dans ma chambre avec masque-tablier-gants et qui m’a massée pendant 40 minutes avec la seule pommade autorisée en chambre stérile : le dexeryl. Elle est revenue chaque semaine remettre mon corps en harmonie. Me donner de la douceur, dénouer mes épaules et muscles endoloris par la position allongée et les nuits en chien de fusil bloqué côté gauche pour ne pas obstruer le cathéter à droite. Le tout en musique. « Vous avez dû être chat dans une vie antérieure ». Ai-je vraiment ronronné ???

Malheureusement, l’association ne vient pas ici à Pitié-Salpêtrière.

Ode aux infirmier(e)s

Ca n’a rien d’orignal de dire que le métier de soignant – infirmier, infirmière, aide-soignant(e) etc.. ne peut se faire sans vocation. Que ces gens-là sont en or et qu’ils sont payés des cacahuètes.

Mais quand on vit au quotidien cette sollicitude, cette bienveillance et ces gestes à la fois doux et efficaces ; on ne peut que les chérir. D’où cette ode qui ne se veut pas lyrique mais reconnaissante.

Audrey, Béatrice, Isabelle, Fanny, Pauline, Paul et les autres.

Merci pour vos sourires, votre professionnalisme et vos encouragements.

Vous êtes celles et ceux qui accompagnez nos traitements à l’hôpital et les font réussir. Du changement de pansement à la prise de sang en passant par la coordination du parcours de santé, vous assurez sérieux.

Vous nous rassurez aussi et avez la tâche ô combien importante de surveiller l’état général du patient.

Vous êtes l’agent de liaison avec les médecins, prolongez leurs explications et échangez avec nos familles et visiteurs.

Vous êtes toujours là en quelques minutes. De jour comme de nuit.

Certains d’entre vous sont bavards, et c’est très bien. D’autres sont réservés, et c’est bien aussi. Vous êtes tous discrets quand il le faut.

Merci enfin pour votre convivialité et nos éclats de rire, pour vous être parfois confiés et pour avoir accueilli mes demandes, mes plaintes, mes vannes avec compréhension et sérénité.

Sans vous, et sans nos proches qui nous visitent – la vie à l’hôpital serait probablement un enfer 🙁