Cathéter. Saison 3

Déjà 10 jours que je suis ré-hospitalisée et une constellation de planètes violettes et bleues a envahi mes bras, cuisses et ventre marquant chaque prélèvement, chaque perfusion et chaque injection. Mon système veineux est devenu ultra-sensible et la vue d’une aiguille commence vraiment à m’insupporter.

C’est donc presque la fleur au fusil que je suis partie au bloc opératoire aujourd’hui pour la pause d’un troisième cathéter qui rendra beaucoup plus confortable les traitements, même si j’ai un vécu chargé sur ce dispositif. Cf article : le-probleme-avec-les-catheters. J’ai un peu déchanté en arrivant devant une salle d’attente bondée et le brancardier m’annonçant au moins deux heures de retard ! Là j’ai dit merci à mon appli Scrabble 🙂

Mes plaquettes sanguines plafonnent à 15.000 malgré deux transfusions quotidiennes, mais bonne nouvelle depuis hier : la fièvre a enfin chuté. C’est le résultat d’une micro-chimiothérapie faite en complément du nouveau protocole commencé la semaine dernière dont j’ai parlé dans mon précédent article.

Croisons les doigts pour que l’usine moelle osseuse retrouve vite le chemin de la fabrication, et on pourra parler de retour à la maison la semaine prochaine.

 

80 jours

Il y a 80 jours, j’entrais pour la 1ère fois dans une chambre du service hématologie à l’hôpital. Pas le temps de faire le tour du monde, mais une période suffisante pour cerner cette maladie, la myelo-displasie et ses effets directs et indirects sur ma petite personne.

Première journée où je découvre une chambre spacieuse et lumineuse (non tous les hôpitaux ne se ressemblent pas !), avec cabinet de toilette et vélo fitness ; chambre seule pour pouvoir être à l’isolement quand l’aplasie arrivera (conséquence de la chimiothérapie, période pendant laquelle les globules blancs sont au plus bas et les risques d’infection au plus haut puisqu’on n’a plus aucune barrière immunitaire).

Journée également marquée par la pause d’un cathéter, ce câble qui allait désormais relier mon intérieur avec les produits chimiques composant mon protocole. Une petite heure au bloc opératoire, intervention d’un chirurgien content de lui qui opère au son de l’opéra, anesthésie locale… j’en reparlerai dans un prochain papier.

Enfin, m’est remise la présentation de l’étude Alpha 1200 -> le protocole qui sera le mien pour soigner la maladie : à gauche c’est la voie de la guérison, à droite c’est un chemin plus long et compliqué. Plutôt stressant, mais ne pas s’apitoyer… accepter ce qu’on ne peut changer, c’est une devise qui devra être la mienne dans les mois à venir.