Trois semaines après la chimiothérapie qui a précédé ma greffe de moelle, mes petits cheveux d’un centimètre sont tombés et l’infirmière est arrivée avec sa tondeuse pour unifier cette pelade pas très élégante.
Ce coup-ci n’a pas changé grand chose à ma physionomie, à la différence de la première chute, en janvier dernier, alors que mes boucles blondes s’éparpillaient dans mon lit et sur mes épaules (il parait qu’on a entre 100.000 et 150.000 cheveux, il y en a partout quand la pelade commence !).
J’avais été prévenue de cet effet secondaire normal après une chimiothérapie, et l’équipe médicale semblait inquiète de ma réaction, me montrant des catalogues de perruques et prothèses capillaires pour vite réparer cet outrage à ma féminité. Certains proposent même des casques réfrigérants pour éviter la chute.
Pas inquiète non, plutôt intriguée de voir à quoi je ressemblerai et de dévoiler avec impudeur la forme de mon crâne et d’un visage pas taillé pour être imberbe. C’est donc avec un oeil aux aguets que j’ai demandé rapidement à une infirmière de venir avec sa tondeuse et de procéder à l’opération (avec au fond de moi les images de ces femmes tondues à la libération).
La bonne nouvelle est que mes sourcils sont restés. L’effet est moins sévère. Et dans la glace, j’ai retrouvé une ressemblance avec mon grand-père maternel, chauve de son état.
La nuit suivante, pause pipi dans la salle de bain, j’ai eu une trouille bleue ne reconnaissant pas la personne qui se reflétait dans le miroir. C’était moi. Ca va. Ce serait drôle que mes cheveux repoussent bruns.
La maladie arrache le masque de la prestance physique. A moi d’en recomposer une nouvelle.
Coucou Sophie, super blog, super plume, super idée, super courage. T’es épatante. De tout cœur avec toi, j’espère que tu pourras vite profiter de ce beau printemps. T’embrasse fort