Le problème avec les cathéters

Un cathéter est un tube long et mince en silicone inséré dans un vaisseau sanguin et permettant l’injection prolongée de médicaments ; dans mon cas les chimiothérapies et antibiotiques qui jalonneront mon traitement.

C’est un dispositif indispensable pour éviter les piqûres à répétition et faciliter les perfusions. Pourtant, selon une enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales publiée en 2012 par l’Institut de veille sanitaire, 41 % des bactériémies (présence de bactéries dans le sang) identifiées étaient liées à un cathéter. L’étude date un peu et la littérature plus récente sur Internet indique des chiffres variables sur le sujet… mais les cathéters semblent représenter entre 18 et 25% des infections nosocomiales encore aujourd’hui.

Pas de pot, c’est tombé sur moi 🙁
Posé par un chirurgien plutôt content de lui le 1er jour de mon hospitalisation, mon cathéter a vite révélé un coude empêchant le bon écoulement des perfusions. Résultat, au bout de quelques jours, il fallait changer mon pansement tous les jours pour redresser le tube. Des manipulations trop nombreuses qui favorisent l’introduction d’une bactérie, le fameux staphylocoque doré. Me voilà avec 41° de fièvre, pliée en deux tellement le ventre me fait souffrir et la tension qui baisse, direction le service de réanimation.

Choc septique : Samu -> Service de Réanimation -> 3 perf dans chaque bras -> Pompe à morphine
Je m’en suis sortie après un un traitement de cheval et 4 jours clouée à ce lit de réanimation. La douleur s’est peu à peu atténuée. Ouf.

Mais le plus cocasse reste à venir : une semaine après, retour au bloc opératoire pour la pause d’un 2ème cathéter. Le même chirurgien toujours aussi content de lui ne se souvient pas de moi. Il botte en touche (impossible pour sa part d’être fautif !). Et comme pour se venger de mon reproche à peine voilé, il déclare « parfait, je vais faire exactement comme la dernière fois « . A peine le geste terminé il quitte le bloc sans un au-revoir… je remonte furieuse dans ma chambre et demande à une infirmière de vérifier… ce cathéter est maintenant droit comme un I. Sa vengeance n’était que verbale.

J’espère ne plus jamais rencontrer cet inhumain. Fin de l’histoire. Un vécu côté patient comme ils disent… qui sera vite oublié alors que mon nouveau cathéter marche super bien 🙂